Un pilote de ligne raconte une étrange expérience qui lui est arrivée dans un vol de nuit qu'il fit entre Londres et New York.
A mi-chemin environ, au milieu de l'Atlantique, un des moteurs était tombé en panne et lui était devenu impossible de diriger l'avion d'une manière normale. Il se rendit immédiatement compte qu'avec un tel handicap, il ne pourrait probablement pas atteindre Terre-Neuve avec le carburant qui lui restait. Lui et son copilote envoyèrent des SOS, puis quelque chose d'étrange leur apparut sur leur gauche, à quelques kilomètres de l'appareil.
C'était la pâle silhouette d'une croix de feu.
Cette lueur les suivit pendant des centaines de kilomètres jusqu'à Terre-Neuve où ils atterrirent sains et saufs.
Le pilote disait quelques jours plus tard :
« Je ne suis plus le même maintenant. Chaque fois que je vois une croix, je me souviens quelle a été le moyen de mon salut »
Les années passent, mais la Croix reste debout et c'est en elle que les hommes se glorifient.
Quand l'apôtre Paul est allé dans la grande ville grecque de Corinthe, il a dit:
« Je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (I Cor 2:2)
Lorsque quelqu'un lui demandait quel était son message, Paul répondait:
« Nous prêchons Christ crucifié » (I Cor 1:23).
Pour les habitants de Corinthe, la prédication de la Croix était une folie, une bêtise. Mais l'apôtre Paul dit :
« La folie de Dieu est plus sage que les hommes » (I Cor 1:25)
Dans ce grand centre intellectuel qu'était Corinthe, la Croix de Christ était une pierre d'achoppement pour les enfants d'Israël et une pure sottise pour les païens. Les Corinthiens qui n'étaient pas régénérés demandaient un système philosophique ; mais, dit Paul, nous qui sommes nés de nouveau, nous connaissons mieux. Nos yeux ont été ouverts sur une philosophie plus élevée qui met au centre Jésus-Christ.
L'Evangile du Christ crucifié est encore une folie pour des millions d'hommes qui périssent dans le monde aujourd'hui. Si peu de personnes reconnaissent que la réponse à tous les problèmes humains se trouve au pied de la Croix !
Dans cette Croix, face à un monde dans la confusion et la panique, nous entendons Dieu poser la question :
« Où est-il, le sage ? Où est-il, l'homme cultivé ? Où est-il, le raisonneur d'ici-bas ?Dieu n'a t-il pas frappé de folie la sagesse du monde ? Puisqu'en effet le monde, par le moyen de la sagesse n'a point reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu, c'est par la folie du message qu'il a plu à Dieu de sauver les croyants » (I Cor 1:20-21)
« Nous prêchons Christ crucifié »
Voilà le point important de l'Evangile de Jésus-Christ. C'est l'image du sang qui coule du corps de Christ alors qu’Il est attaché à la Croix. Ce message du sang répandu répugne à beaucoup d'hommes qui s'en détournent, pensant que leur délicate sensibilité a été outragée. Des milliers de personnes acceptent la personne de Christ, mais elles rejettent la Crucifixion.
Les gens de Corinthe étaient insensibles devant la crucifixion de Christ et devant la signification de cet acte. Pour eux, cette mort était de la folie. L'idée d'un monde sauvé par Christ crucifié était en effet une folie pour ceux qui étaient liés et sûrs d'eux et qui pensaient que la sagesse du monde leur était échue.
Quelle différence avec ceux qui croient simplement par la foi au Christ crucifié !
Pour eux, pour nous, la Croix est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu.
J'ai eu l'occasion de rencontrer une fois M. Dag Hammarskjöld, qui fut secrétaire de l'ONU. Il m'a reçu dans le bâtiment des Nation Unies, à New York, et m'y a montré une petite chambre qui avait été réservée pour être une « chambre de prière ». J'y suis entré, dans la demi-obscurité. Quelque chose y manquait... Je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de Croix dans cette pièce. C'était une religion sans croix... c'était un témoignage que les peuples de la terre sont profondément religieux, mais ne sont pas arrivés à accepter Christ, et Christ crucifié.
Le monde avance en trébuchant aveuglement vers le jugement et la destruction, sans se rendre compte qu'il rejette Christ crucifié, Lui qui est la seule possibilité de Salut.
Lorsque nous regardons à la Croix, nous voyons plusieurs choses :
Tout d'abord, elle est l'évidence même de la culpabilité du monde. Le péché a atteint son point culminant à la Croix de Christ; c'est au Calvaire qu'il a été à son apogée. Il n'a jamais été plus noir ni plus hideux. Nous y voyons le cœur humain à nu et sa corruption exposée ouvertement. Les Saintes Ecritures disent que le cœur de l'homme est désespérément mauvais.
Bien des gens ont dit que l'homme s'était amélioré au cours des siècles et que si Christ venait aujourd'hui, il ne serait pas crucifié, mais reçu glorieusement.
Christ vient à nous chaque jour - sous la forme de la Bible que nous ne lisons pas, d'église que nous ne fréquentons, pas de besoins humains à côté desquels nous passons sans y prendre garde.
Je suis convaincu que si Christ revenait aujourd'hui, il serait crucifié encore plus rapidement qu'il y a deux mille ans. Le péché ne peut pas davantage disparaître qu'une tumeur cancéreuse.
S'il revenait, le Sauveur recevrait le même accueil qu'il a reçu il y a deux mille ans.
Il n'avait commis aucun péché et avait passé la vie entière à faire le bien.
Pourtant, dans la cour du tribunal de Pilate, la foule criait : "Crucifie-Le."
Le peuple avait vu ses miracles, il avait entendu ses paroles pleines de grâce, il avait vu comment Il avait soulagé la souffrance de l'humanité. Pourquoi donc ce cri de haine? Pourquoi cette soif de meurtre? La réponse se trouve au fond du cœur humain.
La nature de l'homme n'a pas changé, et, alors que nous sommes là à regarder la Croix, nous voyons avec évidence que l'homme est foncièrement mauvais et nous entendons le verdict menaçant de Dieu lui-même:
« Tous ont péché et sont privé de la gloire de Dieu »(Rom 3.23)
Puis c'est à la Croix que nous avons la preuve la plus solide de la haine de Dieu pour le péché. Dieu a dit et répété que l'âme qui péché est celle qui mourra. Il a aussi dit que
« le salaire du péché c'est la mort ». (Rom 6.23)
Pour comprendre véritablement l'attitude de Dieu à l'égard du péché, nous n'avons qu'à nous rappeler le but de la Croix. La Bible dit :
« Sans effusion de sang il n'y a pas de pardon » (Heb 9.22)
C'est une déclaration nette indiquant qu'il n'y a pas de pardon de nos péchés sans que notre dette soit payée.
Dieu ne supporte pas le péché. Il le condamne et demande qu'il soit expié. Dieu ne pouvait rester un Dieu juste et colère le péché. Sa sainteté et sa justice demandent la peine de mort. On a tendance aujourd'hui à penser qu'une telle attitude de la part de Dieu est trop sévère.
Nous nous fabriquons alors un autre évangile.
Seuls ceux dont la compréhension de la vraie nature du péché est faussée prennent cette position. Nous disons peut-être que le péché n'est pas si mal - mais Dieu dit qu'il est si affreux qu'il demande une condamnation à mort.
Bien des gens aujourd'hui attribuent le péché à des causes psychologiques. Beaucoup disent qu'ils ne sont pas responsables de ce qu'ils font, mais Dieu dit que nous sommes responsables. La Croix montre la sévérité de Dieu à l'égard du péché.
La Bible dit:
"Celui qui n'a point connu péché, il l'a fait devenir péché pour nous." (II Cor 5.21)
Ensuite, à la Croix, nous voyons une merveilleuse manifestation de l'amour de Dieu. Pour connaître notre culpabilité, nous regardons à la Croix; pour savoir de quelle manière Dieu considère le péché, nous regardions aussi à la Croix; et pour avoir la plus grande preuve de l'amour de Dieu envers des pécheurs pauvres et démunis, nous regardons encore à la Croix.
Dans la nature qui nous entoure et dans les plans de Dieu pour notre bonheur, nous voyons une révélation de son amour. Il en est de même des bontés de Dieu envers nous dans les circonstances de chaque jour. Pourtant, si merveilleuses que soient ces choses pour nous révéler l'amour divin, elles ne sont rien en comparaison du sacrifice du Calvaire.
« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3.16)
L'apôtre Paul écrivait aux chrétiens de Rome:
« Lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous." (Rom 5.6-8)
Une belle jeune femme de la bonne société est venue nous voir, ma femme et moi. Elle s'était convertie lors d'une de nos campagnes. La transformation qui s'était opérée en elle la rendait radieuse. Elle avait appris par cœur des dizaines de passages de la Bible et elle était si pleine du Christ que pendant deux heures elle nous parla de ses merveilleuses expériences. Elle ne cessait de répéter : « Je ne puis comprendre comment Dieu a pu me pardonner. J'étais si mauvaise. Je n'arrive pas à comprendre l'amour de Dieu » Personne ne pourra jamais comprendre la hauteur, la profondeur et la largeur de l'amour de Dieu.
La Croix nous montre encore le chemin de la victoire.
Nous avons tous, à certains moments, été vaincus par Satan. Nous sommes tenus en esclave par le péché et nous sommes sous la puissance du diable. La Croix est l'instrument par lequel Dieu nous délivre de la condamnation du péché et de la main de Satan.
Dieu a eu raison de notre nature charnelle à la Croix. Si nous nous mettons du côté de Christ, cette nature n'a plus de puissance sur nous. La Bible dit que notre vieille nature a été crucifiée avec Lui. Nous ne sommes plus contraints d'être les esclaves du péché. Les Saintes Ecritures nous promettent que le péché ne dominera plus sur nous.
La Croix met une séparation entre le croyant et le monde.
Un homme m'a écrit un jour:
« Il y a deux ans, j'avais une mamie dont, au dire des médecins et des psychiatres, je ne pourrais jamais me débarrasser. J'avais dépensé des sommes folles pour essayer de me guérir. J'avais finalement renoncé et décidé de me suicider. Un soir, un ami m'invite à l'une de vos réunions. Vous avez parlé de l'amour de Dieu, de son désir de pardonner les péchés et de la manière dont Il peut donner une incroyable victoire complète. Cela me semblait peu probable. Je suis rentré chez moi, et pour la première fois de ma vie je me suis agenouillé et j'ai prié. Le samedi suivant j'ai suivi une autre de vos réunions à la télévision. Ce soir-là, quand vous avez demandé aux gens de donner leur vie à Christ, j'ai courbé la tête et les larmes me sont venues aux yeux. Il y a maintenant bientôt un an et demi que Dieu me donne une victoire merveilleuse. Je vais à l'église chaque dimanche et mes amis reconnaissent tous qu'un miracle s'est produit en moi. »
Vous êtes peut-être parmi les milliers de chrétiens qui luttent contre les tentations et le péché. Satan, pour vous dominer, emploie la jalousie, l'orgueil, le commérage, les excès de table, la sensualité ou d'autres appétits coupables. Cependant, il y a dans la Croix la puissance de vaincre ces tentations et ces péchés.
J'ai expérimenté que, dans mes innombrables luttes spirituelles, Dieu est plus que capable de nous donner une victoire journalière par la Croix de son Fils, et cela jusqu'à ce que nous puissions dire avec l'apôtre Paul:
« J'ai été mis à mort avec Christ sur la Croix, de sorte que ce n'est plus moi qui vis, mais c'est le Christ qui vit en moi. La vie humaine qui est la mienne maintenant, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et a donné sa vie pour moi » (Galates 2.20)
Enfin c'est la Croix que nous trouvons le fondement de la vraie fraternité.
On parle beaucoup aujourd'hui de la paternité universelle de Dieu et de la fraternité des hommes du monde entier. La majorité des appels qui sont faits en faveur de la paix sont fondés sur cette idée. En un certain sens, par la création, Dieu est le Père de tous; cependant rien dans la Bible n'indique que la race humaine forme une famille et que Dieu en est le Père spirituel.
Le monde semble ne pas se rendre compte du fait que la paternité de Dieu est conditionnée par la foi.
Ce n'est que lorsqu'on accepte Christ pour son salut personnel qu'on naît de nouveau et qu'on entre alors dans la famille de Dieu.
En langage politique, le mot que l'on retrouve est « un monde uni »; dans le langage religieux, c'est « une Eglise unie ». Ces deux idées sont fondées sur la notion de fraternité. Cependant, la Bible dit que Dieu sépare les hommes en deux catégories: les hommes sauvés et les hommes perdus, ceux qui vont au ciel et ceux qui vont en enfer. Sa paternité ne s'étant qu'à ceux qui se confient en Lui.
Quand Il dit: « Vous avez pour père le diable » (Jean 8.44), Jésus explique bien que beaucoup d'hommes ne peuvent prétendre avoir Dieu pour Père.
Mais la Bible dit quand même qu'il y a une fraternité et une paternité glorieuse à la Croix.
« Il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix » (Eph 2.14-15)
En dehors de l'œuvre de la Croix, il y a de l'amertume, de l'intolérance, des révoltes, des divisions, des rancunes, des préjugés et de la haine. Avec la Croix, il y a l'amour et la communion entre les hommes, une nouvelle vie et une nouvelle fraternité. La seule espérance de paix qu’aient les hommes se trouve à la Croix, où les hommes, quelle que soit leur race ou leur nationalité, deviennent frères.
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Je pense qu'ils pourraient se résoudre, mais seulement à la Croix. Cette Croix de Christ n'est pas seulement le fondement de notre paix et de notre espérance - mais elle est le moyen de notre salut éternel.
Le don de la Croix n'est pas seulement un pardon complet et gratuit, il est aussi une vie transformée, vécue en communion avec Dieu.
Nous ne nous étonnons plus que l'apôtre Paul ait dit, il y a deux mille ans:
« Nous prêchons Christ crucifié »
C'est le message dont le monde a besoin aujourd'hui. C'est un message d'espérance, de paix et de fraternité.
Voilà ce que le monde appelle une « folie », et que Dieu se plaît à nommer une « sagesse ».