D.P. : «C'est un peuple qui a sa demeure à part, Et qui ne fait point partie des nations.» (Nombres 23:9).
Après l’assaut, le risque de l’isolement pour Israël
Par Nicolas Falez source RFI
C’est par un lourd bilan que s’est achevé le périple des navires de la flottille internationale qui faisait route vers la bande de Gaza. L’assaut meurtrier des commandos israéliens soulève une vague de condamnations dans le monde entier. Au risque d’isoler davantage l’État hébreu, plus d’un an après la Guerre de Gaza ?
Après l’assaut meurtrier de l’armée israélienne contre la flottille pour Gaza, nombreux sont les pays et les organisations qui réclament l’ouverture d’une enquête internationale. Elle doit être « crédible et indépendante », insiste l’organisation de défense des Droits de l’Homme Amnesty International. Une telle enquête sera-t-elle ouverte ? Si tel est le cas, rien ne dit que les autorités israéliennes accepteront d’y prendre part. Rappelons que l’État hébreu n’a pas collaboré avec la Commission Goldstone qui a travaillé sur la conduite des belligérants durant l’opération «Plomb durci » contre la bande de Gaza, à l’hiver 2008-2009.
Ce conflit et ses conséquences sont encore présents dans tous les esprits, au moment où l’État hébreu est de nouveau confronté à une pluie de critiques internationales. Ainsi, la relation Turquie-Israël s’est déjà considérablement dégradée depuis la Guerre de Gaza. Le froid s’est installé entre les deux pays qui entretenaient d’excellentes relations jusqu’en 2008, y compris une intense coopération militaire. L’assaut du 31 mai 2010 pourrait porter un coup fatal aux liens israélo-turcs. Ankara a, en effet, activement soutenu la flottille, en partie équipée et organisée par une ONG turque. Le raid israélien pourrait avoir « des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales », a averti le ministère turc des Affaires étrangères.
La France, la Suède, le Danemark ou encore l’Espagne ont convoqué les ambassadeurs israéliens en poste dans leurs capitales. Les pays européens ont tenu à réagir vite face à la tragédie de la flottille. Question : jusqu’où ira l’expression du mécontentement des pays occidentaux ? Récemment, la Grande-Bretagne et l’Australie ont chacune expulsé un diplomate israélien, pour protester contre l’utilisation de passeports de ces deux pays par le commando israélien qui a assassiné un cadre du Hamas en février dernier dans un hôtel de Dubaï. Les prochaines semaines permettront de mesurer le mécontentement en Occident et notamment en Europe, d’où étaient partis les bateaux pour Gaza et d’où sont originaires nombre de militants qui avaient pris place à bord.
Enfin, quelle sera l’attitude des États-Unis face à ce drame ? La Maison Blanche a diffusé une première réaction prudente, regrettant « les pertes en vies humaines » et souhaitant « connaître les circonstances » de la mort des civils. L’assaut contre la flottille s’est déroulé alors que Benyamin Netanyahu se trouvait au Canada. Visite écourtée : le Premier ministre israélien n’ira pas à Washington où il devait être reçu par Barack Obama. La rencontre devait être placée sous le signe de la réconciliation, après les tensions entre les deux alliés. Mais il n’y aura pas de poignée de main entre le président des États-Unis et le chef du gouvernement israélien au moment où le Proche-Orient connaît un nouveau chapitre meurtrier.