INTRODUCTION
Les chrétiens, lors de leur conversion à Jésus-Christ, ont changé de régime !
Dès l’instant où ils se mettent à prier le Père en déclarant leur foi en son Fils Jésus, ils passent de l’humanité d’Adam à celle du Christ !
C’est bien ce qu’exprime le baptême. Il est vital de toujours nous replacer sur ce terrain et nous redire ce que déclare la Parole de Dieu :
si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création ; les choses anciennes sont passées, voici qu’une réalité nouvelle prend place !(2 Cor. 5.17).
Alors, s’il en est ainsi, pourquoi beaucoup d’enfants de Dieu sont-ils encore ou de nouveau dominés par des pensées négatives et plus ou moins obsessionnelles, par des émotions incontrôlables et destructrices, par un manque maladif de volonté d’agir en accord avec les commandements de Dieu ?
Il peut y avoir simplement une complaisance plus ou moins volontaire envers certains péchés. Dans ce cas, le traitement doit être de revenir à la racine sainte sur laquelle nous sommes greffés : Jésus-Christ, le pardon gratuit de Dieu notre Père et le don de son Esprit ; puis entreprendre, peut-être avec l’aide de quelqu’un de confiance, une reconquête ! Un disciple est quelqu’un qui accepte de se placer sous la discipline dynamique et motivante de son Seigneur !
Mais les emprises mentionnées plus haut ne viennent pas forcément d’un laisser-aller avec le péché et d’une inconstance à demeurer en Christ (= la chair). Il peut y avoir des éléments qui échappent à notre simple bonne volonté, des forces qui nous dépassent. De ce nombre, citons certaines déformations maladives et certaines faiblesses dues à des désordres physiologiques et des blessures affectives qui touchent certains plus que d’autres. Elles sont le lot inévitable d’un monde marqué collectivement par sa séparation d’avec Dieu (ce qui ne signifie pas que Dieu, lui, s’est séparé du monde, bien au contraire : il vient guérir !).
Mais je citerai trois autres causes principales qui ne dépendent pas de nous mais sur lesquelles nous avons une prise comme chrétiens :
1) les malédictions ;
2) les héritages négatifs des ancêtres ;
3) les héritages culturels.
1- Premièrement : les malédictions sous diverses formes
Elles sont plus fréquentes et craintes dans les pays où se pratiquent couramment la sorcellerie et le fétichisme, du moins
dans leur forme la plus directe. Des malédictions ont pu être proférées sur quelqu’un dès sa naissance ou dans son jeune âge, soit par rejet de l’entourage pour une raison ou une autre, soit par
superstition (l’enfant est lui-même considéré comme source de malédiction pour la famille, par ex. s’il présente des anomalies). Soit encore parce que des ennemis de la famille ont commandité des
sorciers pour « jeter des sorts » à tel ou tel membre de cette famille et lui porter tort, voire provoquer sa mort..
Dans les pays marqués par une plus longue tradition chrétienne ou plus rationalistes comme l’Europe, la malédiction sera plus rarement directe, mais elle passera plutôt par des attitudes de rejet et de médisance blessantes. Dans ce cas, les agressions sont de nature plus psychique que spirituelle, car elles agissent sur les émotions d’enfants (même embryonnaires !), d’adolescents et d’adultes (mais ceux-ci peuvent mieux prendre une distance critique à cet égard).
Ces attitudes négatives de la part de parents, grands parents, oncles, tantes, maîtres d’école, patrons, voire pasteurs et prêtres produisent des effets assez proches de la malédiction due à la sorcellerie sur les plus jeunes et les plus faibles. Les paroles des personnes en autorité jouent un grand rôle :
« La mort et la vie sont au pouvoir de la langue », dit Prov.18.21 !
Au lieu que ce pouvoir de la langue soit employé comme canal de bénédiction de Dieu, il est employé pour véhiculer le rejet, le mépris, même si c’est souvent peu conscient.
Pour en revenir aux « sorts et la divination », l’Ecriture nous instruit : L’histoire de Balaam dans le livre des Nombres ch. 22 à 24 en est l’exemple le plus parlant : Balaam était une sorte de prophète plus ou moins païen, mais qui avait une certaine connaissance prophétique de Dieu. Il avait été payé par un roi païen, Balak roi de Moab, pour maudire le jeune Israël du haut d’une montagne. Dieu en avait dissuadé Balaam ; mais, amorcé par sa convoitise des cadeaux, Balaam a tenté de manipuler Dieu dans le sens qu’il souhaitait : accepter la proposition du roi Balak. Or, non seulement ce « mage » n’a pas pu maudire Israël (le Seigneur l’en a clairement empêché, en le lui disant) mais il est même contraint de bénir le Peuple de Dieu, au grand dam du roi Balak qui ne voulait surtout pas cela ! (Voyez Nb. 22. 7-10 et 19-24, surtout le v. 22 !).
Or ce qui est vrai d’Israël est vrai de nous, chrétiens, greffés en Christ sur le tronc d’Israël.
2-Victoire
Nous pouvons conclure que les sorts et la divination n’ont aucune efficacité sur ceux qui ont été arrachés au pouvoir des
ténèbres par le Seigneur et qui marchent à sa lumière (Col. 1.12-13) !
Mais il n’en va pas de même pour les personnes qui ne connaissent pas le Sauveur et qui vivent encore dans l’esclavage du monde : elles sont en grande partie manipulées par le « prince de ce monde » et donc vulnérables à ses manœuvres, en particulier ses intimidations. Faire peur aux humains est l’une de ses principales stratégies : elles lui ouvrent des portes ! Ceci n’empêche pas ces personnes de se convertir par la suite et d’être régénérées par le St. Esprit.
Toutefois les effets des malédictions prononcées ne s’en vont pas toujours automatiquement à la conversion. Sans prise de conscience de la totale défaite de Satan à la croix, les « victimes » peuvent rester sous leur joug illégitime.
Si nous nous rendons compte de cette emprise, il faut alors dénoncer ces malédictions comme des péchés (commis par d’autres) et « délier », par une parole souveraine de foi, celui ou celle qui en a été l’objet.
Elevons la victoire de Jésus immolé et ressuscité !
En effet, Jésus lui-même a été fait malédiction pour nous afin de nous racheter de toute forme de malédiction (Gal. 3.13-14).
Dès que cette affirmation de foi est prononcée dans la prière sous le couvert du Seigneur, nous pouvons faire confiance : la malédiction a été rendue nulle !
En conséquence, une personne qui continuerait d’avoir peur des malédictions donnerait, par sa propre incrédulité, une importance au diable qu’il n’a pas mais qu’il ne demande qu’à prendre !
Prenons plutôt pour nous ce que dit Nb. 23.24 :
« ils sont un peuple qui se lève comme une lionne, qui se dresse comme un lion ! »
3- Deuxième cause : l’héritage spirituel des ancêtres
La Bible dit que nous avons hérité de nos ancêtres leur vaine manière de vivre (1 Pi. 1.18) et que, par le sang précieux du Christ, nous en avons été
libérés. Non pas que tout ce qui venait de nos ancêtres était mauvais : ils nous ont aussi souvent transmis certaines valeurs positives à ne pas rejeter ! Mais la racine générationnelle est par
définition corrompue et corrompt même ce qui est bon. Ceci est particulièrement vrai lorsque ces ancêtres ont cultivé une tradition spirituelle vouée à ou esclave de l’idolâtrie
3- Deuxième cause : l’héritage spirituel des ancêtres
La Bible dit que nous avons hérité de nos ancêtres leur vaine manière de vivre (1 Pi. 1.18) et que, par le sang précieux du Christ, nous en avons été libérés. Non pas que tout ce qui venait de nos ancêtres était mauvais : ils nous ont aussi souvent transmis certaines valeurs positives à ne pas rejeter !
Mais la racine générationnelle est par définition corrompue et corrompt même ce qui est bon. Ceci est particulièrement vrai lorsque ces ancêtres ont cultivé une tradition spirituelle vouée à ou esclave de l’idolâtrie !
Quelques exemples :
Faux cultes : les générations qui nous ont
précédés faisaient-elles des offrandes aux esprits pour les apaiser, adoraient-elles des faux dieux, des forces de la nature, un être humain ou un animal mythique ou même une image déformée du
Dieu biblique ? Cette idolâtrie a donné des droits à l’Ennemi de nos âmes et il en profite largement !
Fausses valeurs : Nos prédécesseurs familiaux ont-ils maintenu et développé les valeurs d’une fierté pleine d’orgueil (celle du clan, de la famille) ? Celle-ci est-elle devenue valeur suprême au point de justifier les « crimes d’honneur » (assassiner ou mettre dehors une fille mise enceinte avant son mariage, mettre à mort un membre qui a quitté la religion de son milieu, etc) ? Voilà qu’une puissance de meurtre et de vengeance a pris une vraie domination dans la lignée familiale !
Fausses sécurités : nos ancêtres ont-ils bâti le sens de leur vie et leur sécurité autour du fait d’accaparer le maximum d’argent ? Voilà que Mammon a établi son trône dans la famille ! Il en va de même avec la pratique de l’adultère et du culte de la sexualité et ses déviances… Ou encore des liens contractés au travers de sociétés secrètes et initiatiques, (bois sacrés, Rose-Croix, Franc-maçonnerie, cercles néonazis ou satanistes, etc.)
Toutes ces choses sont des héritages qui permettent à Satan de renforcer sa puissance par les esprits du mal qu’il tient à son service et qui se repaissent du culte rendu à ces puissances aux dépens de ceux qui les honorent. Jésus l’a dit : « celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (Luc 11.23).
Normalement, une conversion radicale avec confession des péchés personnels et familiaux met fi n à cet héritage négatif. Mais beaucoup de chrétiens n’ont pas vécu une conversion radicale à Jésus-Christ et lors des baptêmes, les péchés de cet ordre sont rarement confessés et dénoncés publiquement avec expulsion d’éventuels démons. D’où le maintien d’une emprise au fil des ans qui peut miner la vie de ces chrétiens et même les désespérer.
Le remède ?
Prendre conscience que cet héritage n’est plus le nôtre !
L’abandonner entièrement dans la mort où Jésus est entré pour nous ! Le faire en présence de témoins spirituellement mûrs peut être une aide efficace. Et j’ajoute une chose : pardonner à ceux et celles qui nous ont légué cet héritage, sachant qu’eux aussi étaient dans cette lignée et que de toute façon, le Seigneur a rompu les chaînes de l’esclavage qui nous ont tous tenus captifs !
C’est pour eux aussi qu’Il a donné sa vie. Le pardon à cet égard fait partie du processus de libération : ne retenons pas contre quelqu’un ce que notre Seigneur et Père n’a pas retenu contre nous !
Et au besoin, chassons au nom du Seigneur Jésus les souffles impurs qui ont pu s’accrocher.
Quand la prière de libération a été faite, dans la foi commune du groupe présent, sachez que vous ne portez plus ce poids. Vivez en fonction de nouvelles habitudes mentales, non plus celles héritées des pères, mais celles du Père céleste en nous, activées constamment par l’Esprit Saint !
C’est une question de vigilance volontaire. Cultivons l’esprit inverse de celui qui nous dominait, par exemple la générosité à la place de l’accaparement du profit, la patience et le pardon à la place de la violence vengeresse, la foi à la place de la peur, etc.
4-Troisième cause de servitude : l’héritage culturel
Il
est très proche de l’héritage ancestral, sauf qu’il s’étend à une échelle beaucoup plus vaste : une tribu, une ethnie, une région, une nation ou un ensemble de nations marquées par la même
idéologie ou la même religion. Sans le savoir clairement, certains peuples sont dominés par des principautés dont l’autorité remonte à des cultes anciens ou actuels, à l’adoration d’anciennes
divinités à qui l’on a élevé des autels ou sacrifié jusqu’à des êtres humains (ces pratiques existent encore de nos jours, même si elles s’appliquent à des idoles nettement modernisées).
Ces « divinités » sont nommées par l’apôtre Paul : « principautés » ou encore « dominations, autorités, trônes, puissances, souverainetés » (Rm. 8.38-39 ; 1 Cor. 15.24-26 ; Eph. 1.20-22 ; 6.11-12 ; Ph. 2.9-11 ; Col. 1.15-16 ; 2.15 ;1 Pi. 3.22). Ces puissances ont été suscitées par nos idolâtries collectives.
Elles expliquent certaines tendances persistantes dans tel ou tel peuple ou nation : habitudes incontrôlées :
- de violence
- de racisme
- d’arrogance intellectuelle ou guerrière
- de paresse et de désordre
- de propension à la dictature
- de désordres sexuels sacralisés dans des fêtes obscènes
- de corruption systématique
- de pauvreté endémique et persistante
- de juridisme étouffant la charité, etc.
Un tel héritage nous dépasse largement. Le moyen de vaincre une telle influence passe par l’annonce de l’Evangile qui produit la foi ; alors la royauté de Jésus peut renverser dans le coeur humain les trônes et les forteresses illégitimes !
Si, comme Eglise, nous voulons envisager une percée décisive à l’échelle d’un peuple pour l’évangélisation, cela nécessite un combat spirituel bien préparé, fondé sur la connaissance de Dieu, à l’aide du discernement prophétique du passé et du futur du groupe humain visé et une action de prière unie et disciplinée.
Mais sur le plan personnel et immédiat, nous pouvons déjà être libérés du poids des héritages culturels non sanctifiés par la Parole de Dieu.
Nous pouvons nous délier nous-mêmes et délier d’autres personnes, avec leur consentement, de ces principes élémentaires et faussement spirituels.
En même temps, nous pouvons lier la puissance de ces héritages par l’autorité du Seigneur Jésus (Mt. 16.19 et 18.18 ; Luc 13.16).
Quelques exemples :
- l’excision des filles en Afrique de l’Ouest
- le retournement des morts à Madagascar
- le rationalisme mis sur le trône en Europe occidentale
- l’esclavage social
- l’esprit de castes en Inde
- le blocage de la démarche scientifique sur une vision purement matérialiste du monde
- et bien d’autres pratiques religieuses ou idéologiques asservissantes.
CONCLUSION
Il est dit dans Rom.12. 1-2, Gal. 4.8-10 et Col. 2.8-10 de ne plus nous conformer au siècle présent, de ne plus obéir aux principes élémentaires du monde, mais d’être transformés par le
renouvellement de notre intelligence dans notre union à Jésus-Christ.
La semence de l’homme nouveau plantée en nous suit un processus normal de croissance, pour peu que nous y collaborions activement.
Nous pouvons donc, et nous devons, par amour envers Dieu et envers les hommes, gagner notre liberté et introduire dans notre culture sociale et politique un levain nouveau, celui du Royaume de Dieu (Mt. 13. 33).
C’est ainsi que nous manifestons la liberté que le Dieu vivant nous a accordée !