(D'Athènes) Le pays étant exsangue, il était naturel que la population désigne un bouc émissaire. Parce qu'ils n'ont jamais tout à fait fini d'être nazis, expliquent les Grecs, les méchants, les affameurs, les salauds, ce sont encore eux, les Allemands.
Tout le monde, de l'extrême gauche à l'extrême droite, participe – ces derniers présentent quelque originalité, germanophobes mais néonazis, ils ont décidé que les autres étrangers avaient eux aussi leur part de responsabilité et lancent en conséquence de grandes expéditions punitives (tout de même un mort et des blessés).
Alors que le gouvernement, occupé à supprimer encore et encore des lignes budgétaires pour satisfaire les exigences européennes, s'abstient de fustiger l'Allemagne, le président grec, Karolos Papoulias, ancien résistant, a accusé fin février le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, d'avoir insulté son pays. Celui-ci avait laissé entendre que la Grèce était un puits sans fond qui refusait d'être aidé. Au cours d'un discours – ceux du Président sont rares –, il a laissé exploser sa colère :
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